Arrivée de Serge Girard à Montargis

L’arrivée de Serge a été je pense une réussite. Il est difficile d’être objectif. Serge et Laure sont tellement concentrés sur le Tour et accaparés de toutes parts qu’il est difficile d’avoir un débriefing et un ressenti (sans complaisance). Certes toute chose est perfectible, mais les participations, à la fois des coureurs aux points étapes et des personnes à l’arrivée, l’attention qui se lisait sur leur visage, et les moments passés ensembles, laissent à penser que chacun était là avec plaisir.

Sans avoir l’objectif d’être exhaustif, les quelques lignes qui suivent ont pour but de faire partager mon enthousiasme et de relater les grandes lignes de cette évènement.

Le point étape de Vimory a été le premier phénomène marquant : il était prévu que 2 classe de Cour Elémentaire participent, et finalement ce sont 3 classes qui se sont déplacées, soit 70 « bout-de-choux » qui, encadrés des leurs institutrices et instituteurs sont arrivés sagement vers la place du Cas Rouge ; je sentais malgré tout que l’excitation montait fort !
Nous nous sommes installés derrières des barrières pour discuter un peu de Serge ; les enseignants avaient fait un vrai travail pédagogique sur Serge et son exploit. J’ai fait une petite animation en leur posant des questions et ce sont même eux qui m’ont appris plusieurs petites choses !
Serge a raison quand il dit qu’il ne faut pas être défaitiste et ne pas voir en eux que des jeunes qui partent à la dérive et des « bons à pas grand-chose ». Après l’arrivée, au cours de la discussion, il disait : « Ces jeunes sont notre avenir, ils sont bien et peuvent faire des bonnes choses, si on se donne la peine de s’occuper d’eux » ; je suis d’accord avec lui et j’apprécie l’insistance « si on se donne la peine de s’occuper d’eux » !

Pour revenir à nos élèves de CE, ils avaient préparés des banderoles et des petits desseins pour recevoir l’autographe de Serge.
Passé les consignes de sécurités pour qu’ils courent dans le parc puis le long du trottoir bien derrière Serge, je vais à la rencontre de Serge.
Après quelques échanges sur la situation de nos premiers hôtes Serge me dit qu’il s’arrêtera pour signer les autographes et passer un petit moment avec les élèves.
Serge est enfin visible des enfants et l’excitation est à son comble : les banderoles bougent dans tous les sens mais elles résistent. Lorsqu’il arrive ce sont des cris de joie et des « ALLEZ SERGE, ALLER SERGE » qui fusent ! Il passe et tape dans toutes les mains tendus des enfants comme il aime faire, et le plaisir est partagé entre Serge, les enfants et nous la vingtaine d’adulte sportif ou non, spectateur de cet enthousiasme.
Après un long moment de signature (jusque dans le creux de la main des enfants !) et des photos (qui se trouve aussi sur le site de Serge), Madame le Maire de Vimory n’ayant pu concéder plus de distance du fait d’une cérémonie funéraire, nous partons pour 500m de course, sans aucun débordement mais avec l’envie des « gamins » d’être au plus prêt du Champion ! Encore un arrêt pour dire au revoir et nous voila reparti avec Serge pour 10 km !
Serge rapproche les gens par son exploit ; il y a des curieux à cotés de nous ou à leurs fenêtres, des sportifs à l’entrainement régulier ou occasionnel, des jeunes de 20 à 65 ans, mais pour avoir échangé un petit mot avec presque tous, un homme comme cela, ça ne se laisse pas passer sans rien faire. Un trentenaire qui habite et travail en Suisse a profité du voyage pour revoir ses parents montargois et aussi pour courir avec Serge lors d’une étape !

Au point n°2 (6km), la Police Nationale nous attend : une voiture pour ouvrir et une autre pour fermer le groupe, et Etienne roulait toujours au pas, derrière nous avec un minibus prêté par l’A.M.E.
Sans savoir d’où ils arrivent, d’autres coureurs nous rejoignent et quelques centaines de mètres après, je m’aperçois que nous sommes près de 20 à courir.
Encore un appel sur mon portable, cette fois-ci c’est un JD à l’arrivée qui me dit que l’artère principale par laquelle nous passons n’est pas praticable (trop de monde ou des manifestations ???). La Police étant devant nous, j’allonge la foulé pour allez leur demandé des informations, mais me voyant avancer, ils accélèrent un peu... j’accélère à mon tour ... mais de nouveau eux aussi malgré des signes qu’ils ne comprennent pas. Quelques rires bien sympathiques sortent du peloton de coureurs... et je fini par les rattraper. Finalement je suis rassuré : la voie sera libre !

Au point n° 3 (4km), 10 collégiens de 3ième encadrés du Principal de Collège Lucie Aubrac de Villemandeur (M. Houriez) et du prof d’EPS (M. Champion) nous attendent avec Hubert (le 3ième membre du comité de pilotage) et Michel, le past-PDS de la section qui a pris une journée pour venir de Cholet et re-courir avec Serge et nous tous.
Hélas j’ai su plus tard et toujours en courant qu’un groupe de coureurs valide et de handisport nous attendait à proximité du collège, mais au mauvais endroit ! IIs nous retrouveront plus tard car l’itinéraire fait une grande boucle dans les rues de l’agglomération.
La dizaine de collégiens apprécie autant de courir derrière Serge que de courir « après la Police » ! La moitié des collégiens sont des filles, et tout le groupe est motivé et s’accroche.
Serge, quant à lui, augmente petit à petit le rythme ; on dirait qu’il sent l’arrivée comme « tout bon cheval qui sent l’écurie de loin ».

Le groupe de coureur s’étend et nous abordons la rue principale ; la Police Nationale nous ouvre toujours la voie : seuls 2 évènements peuvent se targuer de remonter à contre sens cette Rue Doré : le Tour de France et le Tour d’Europe de SERGE GIRARD, et c’est fièrement que nous courons sous les yeux surpris des passants.

Et toujours des coureurs viennent nous rejoindre....

L’arrivée s’étale sur quelques minutes et comme toujours, c’est Serge qui franchi l’Arche d’arrivée le premier !

Après quelques séances photo avec les clubs USMM Athéltisme, Handisport, et la section Montargis-Gâtinais nous entrons dans le Carré d’Antibes pour la deuxième partie de l’arrivée. J’ouvre la séance, et après les petits discours qui rythment ces évènements, nous entamons les questions à Serge. A voir l’attention et les regards des toutes les personnes présentes, comme les yeux de Serge, c’est un moment de plaisir qui commence.
Serge fascine l’assistance qui n’est pas avare de questions, et à chaque fois, il répond avec calme, sérénité, force, conviction, entrain et encouragement dans chacun des mots.

La section Handisport clôturera ce moment en remettant à Serge leur t-shirt à l’effigie d’Handix, leur mascotte dessinée par un jeune du club.

Ensuite nous nous sommes retrouvés autour du beau cocktail offert par notre partenaire Super U –Montargis. Serge et son équipe se sont vite éclipsés ; Serge fatigué, sentait la limite et a préféré fort justement s’économisé un peu pour les 2 dernières jours de sont Tour d’Europe en 365 jours sans un seul jour de repos. Le départ de Serge ne nous a pas empêchés de fêter dignement son arrivée et son exploit dans la joie et la convivialité.

Et comme nous avions convenu, nous étions aussi au départ samedi matin. 3 JD, 3 coureurs (+/- occasionnels et locaux) et des groupes venus de Paris qui voulaient faire une étape avec Serge.
Ce fut au total une quinzaine de coureurs qui ont accompagné Serge au petit matin, à la nuit encore noire et sous une pluie forte au début mais heureusement de plus en plus éparse.

Il y a des moments inoubliables dans la vie et ces deux moments (vendredi soir et samedi matin) sont marquant pour moi.
J’avoue que c’est court une étape avec Serge, c’est beaucoup de travail d’organisation et même s’il ne court « qu’à 7km/h de moyenne » cela passe à grande vitesse. C’est dans une certaine mesure un peu frustrant, mais au delà du petit coup de blues de « l’après » comme après chaque moment exceptionnel, il reste de très bons moments et de très bons échanges avec chacun et aussi avec Serge, brefs certes, mais simples et porteurs d’espoir et de motivation dans une vie qui nous réserve tout ce qu’elle veut, mais que l’on peut aborder sous de multiples angles !

Jean-Christophe CHARNAY
Le 18 octobre 2010